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Je ne suis qu’un pauvre manant,
A peine un homme
Qui du matin jusqu’au couchant,
Bête de somme,
Sous la charrue casse ses reins
Pour gagner sa vie et son pain
Comme l’on fait tous ses parents
De tous les temps.
Dans un bourg, à deux lieux d’ici
Habite Elise
Que sans demander mon avis
On m’a promise.
Elle est douce et elle est gentille,
C’est une honnête et forte fille
Qui me ferait de beaux bébés
Si je voulais.
Mais la nuit me berce le coeur
Autre pucelle,
La fille de notre seigneur:
Belle Isabelle
Je rêv(e) du blond de sa toison,
Du vermillon de ses tétons,
De la courbe ample de ses reins
Nus sous mes mains
INSTRUMENTAL
Hier je l’ai vue dans mon champ,
Je l’ai surprise
Qui du haut de son cheval blanc
Cueillait cerises.
Elle m’a dit : « homme écarte toi
Ou je te fais fouetter de bois
Si tu oses me regarder,
Tu vas payer ».
Son mépris m’a percé le cœur
Mieux qu’une flèche
Et pour arrêter ma douleur,
Que mes pleurs sèchent,
Je vais cette nuit me noyer
Dans les douves du castelet
Afin que du haut des remparts
J’ai son regard.
Je ne suis qu’un pauvre manant,
A peine un homme
Qui du matin jusqu’au couchant,
Bête de somme,
Sous la charrue casse ses reins
Pour gagner sa vie et son pain
Comme l’on fait tous ses parents,
De tous les temps.
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Au revers de ma barbe blanche
Je garde un cœur d’adolescent
Je vois la vie en bleu pervenche
Comme avant.
C’est le regard de la jeunesse
Qui me fait parfois sentir vieux
Mais mes yeux coulent de tendresse
Amoureux.
REFRAIN :
Dans la vie, les années qui passent
Nous usent la peau et les os
Mais derrière la vieille carcasse
On reste jeune, on reste beau.
On voudrait courir aussi vite
Mais les jambes ne portent plus
Le corps épais que l’on habite
Et qui sue
Chaqu(e) année, baissent nos limites
Trop souvent il faut renoncer
Aux exploits qui désormais seront
Du passé
Refrain
Ma vue se trouble, ma main tremble,
Mon cœur fatigue et je dors peu
Ma mémoire flanche et mon sexe
Reste piteux.
Mais je ris devant la bêtise
Et m’importe lorsqu’il le faut
Contre les cons qu’ils soient jeunes
Ou qu’ils soient barbons
Refrain
Toi petit lorsque tu méprises
Mes cheveux blancs, mon dos voûté
Pense au jeune homme que jadis
J’ai été
Dis toi qu’un jour, à Dieu ne plaise
Tu seras aussi un ancien
Qui malgré les ans qui lui pèsent
Se sent bien.
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