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Quand je l’ai vue passer
Sous ma fenêtre
J’ai été boul(e)versé
Dans tout mon être
Devant tant de beauté
J’ai tressailli
Déjà, elle était repartie.
Alors, sans réfléchir,
Je suis sorti
J’ai marché dans ses pas,
Je l’ai suivie
Passant à ses côtés
Je l’ai doublée
Mais elle ne m’a pas regardé
C’est pas facil(e) de dev(e)nir vieux
Lorsque ton cœur rest(e) amoureux
Et que brille au fond de tes yeux
Du feu
Lorsque l’on t’appelle Monsieur
Que l’argent orne tes cheveux
Tu n’es pas pour autant, bon Dieu,
Gâteux
Un gamin s’échinait
Sur sa guitare
Au hasard il grattait
Comme un barbare
J’ai voulu lui montrer
Quelques accords
Mais il ne semblait pas d’accord
Il m’a dévisagé
Avec dédain
Puis il m’a expliqué
En prenant soin
De ne pas me vexer
Qu’on ne jouait plus
Comm(e) au bon temps des chevelus
C’est pas facil(e) de dev(e)nir vieux
Lorsque ton cœur est généreux
Et que brille au fond de tes yeux
Le jeu
Lorsque l’on t’appelle Monsieur
Que l’argent orne tes cheveux
Tu n’es pas pour autant, bon Dieu,
Gâteux
J’ai voulu m’introduire
Dans leur débat
Ils parlaient d’avenir
Et de combats
De voyages lointains
De liberté
Alors, je leur ai raconté
Que j’étais étudiant
En soixante huit
Lorsque souffla le vent
Dont ils profitent
Que j’avais parcouru
L’Europe entière
En stop mais ils se détournèrent
C’est pas facil(e) de dev(e)nir vieux
Lorsque ton cœur rest(e) curieux
Et que brille au fond de tes yeux
Du bleu
Lorsque l’on t’appelle Monsieur
Que l’argent orne tes cheveux
Tu n’es pas pour autant, bon Dieu,
Gâteux
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Musique: Michel Legrand
Paroles: Eddy Marnay
A mon avis, une des plus belles chansons françaises à ce jour.
Comme une pierre que l´on jette
Dans l´eau vive d´un ruisseau
Et qui laisse derrière elle
Des milliers de ronds dans l´eau
Comme un manège de lune
Avec ses chevaux d´étoiles
Comme un anneau de Saturne
Un ballon de carnaval
Comme le chemin de ronde
Que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde
D´un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur
Comme un écheveau de laine
Entre les mains d´un enfant
Ou les mots d´une rengaine
Pris dans les harpes du vent
Comme un tourbillon de neige
Comme un vol de goélands
Sur des forêts de Norvège
Sur des moutons d´océan
Comme le chemin de ronde
Que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde
D´un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur
Ce jour-là près de la source
Dieu sait ce que tu m´as dit
Mais l´été finit sa course
L´oiseau tomba de son nid
Et voila que sur le sable
Nos pas s´effacent déjà
Et je suis seul à la table
Qui résonne sous mes doigts
Comme un tambourin qui pleure
Sous les gouttes de la pluie
Comme les chansons qui meurent
Aussitôt qu´on les oublie
Et les feuilles de l´automne
Rencontre des ciels moins bleus
Et ton absence leur donne
La couleur de tes cheveux
Une pierre que l´on jette
Dans l´eau vive d´un ruisseau
Et qui laisse derrière elle
Des milliers de ronds dans l´eau
Au vent des quatre saisons
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur
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C’est un œil sur l’intimité
Imaginée ou entrevue,
Un regard à la dérobée
Sur les secrets d’une inconnue.
Vêtue de voiles et de dentelles
Comme une femme de lingerie,
Elle attire en se faisant belle
Mais se refuse à notre envie.
Souvent elle nous parle d’elle
En étalant ses bibelots,
Ses poupées ou bien ses chandelles,
Un chat noir ou des plantes en pot.
Parfois aussi elle se fâche
En claquant au vent ses volets
Et nous laisse piteux et lâches
Qui n’oser jamais y toquer.
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