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- Mes Ch'veux (1964)
Aujourd’hui la mode chez les jeunes et les « presque encore jeunes » est aux crânes rasés et à la barbe fournie cachant souvent une calvitie naissante qui ne sévit pas sur le menton…
A contrario, dans mes jeunes années nous nous différenciions de nos parents et grands parents par la longueur de notre chevelure telle que le montrait nos groupes de rock et chanteurs préférés.
Ceci n’était bien sûr pas du goût des adultes qui y voyaient provocation, laisser aller quand ce n’était pas mauvaise hygiène.
En ce qui me concerne j’ai été chauve très tôt mais à cette époque de ma post adolescence j’étais plutôt un suiveur qu’un leader contestataire et je n’ai pas été dans les premiers à délaisser le passage régulier chez le coiffeur.
Mais j’aimais déjà écrire poésies et chansons que je m’essayais à interpréter avec la guitare de jazz Paul Beuscher que m’avait donnée mon père.
C’est donc en 1964 à l’âge de dix-huit ans que j’écrivis et composai une de mes premières complaintes intitulée « Mes Ch’veux ».
Je me suis amusé aujourd’hui, plus de cinquante plus tard, à la réenregistrer.
Si ça me plaît à moi d’avoir les cheveux longs,
Si ça me plaît de porter une mèche sur le front,
Si quand je sors dans la rue je préfère
Avoir le tête plus poilue qu’un crâne de grand père
Je ne comprends pas pourquoi
On voudrait m’tondre à ras
Quand le surveillant général
Me dit d’un ton peu amical
« Faudra couper ça mon garçon »
Tout bas je lui réponds :
« Si ça me plaît à moi d’avoir les cheveux longs,
Si ça me plaît de porter une mèche sur le front,
Si quand je sors dans la rue je préfère
Avoir le tête plus poilue qu’un crâne de grand père
Je ne comprends pas pourquoi
On voudrait m’tondre à ras »
Quand à la table familiale
Mes parents, comme un tribunal,
M’infligent une coupe sans sursis
Sans espoir je leur dis :
« Si ça me plaît à moi d’avoir les cheveux longs,
Si ça me plaît de porter une mèche sur le front,
Si quand je sors dans la rue je préfère
Avoir le tête plus poilue qu’un crâne de grand père
Je ne comprends pas pourquoi
On voudrait m’tondre à ras »
Quand sur le fauteuil du coiffeur
Ses coups d’ciseaux me donnent des sueurs
Pour qu’il me laisse des cheveux
Je lui crie « mais Monsieur
Si ça me plaît à moi d’avoir les cheveux longs,
Si ça me plaît de porter une mèche sur le front,
Si quand je sors dans la rue je préfère
Avoir le tête plus poilue qu’un crâne de grand père
Je ne comprends pas pourquoi
On voudrait m’tondre à ras »
Tags : Cheveux longs, Pierre Grave
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