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Par PierreGrave le 10 Avril 2020 à 17:36
Du lit à la fenêtre et du fauteuil au lit
Ma vie de solitaire s’en va finir ainsi
Je fus cependant jeune et je sortais beaucoup
Voir de nombreux amis et danser comme un fou
Je tombais amoureux de chaque jolie fille
Qui croisait mon chemin, que je trouvais gentille
Je ne rentrai que tard ou au petit matin
Epuisé d’avoir ri et discuté sans fin
Puis je t’ai rencontrée, la femme de ma vie
Nous avons voyagé dans de nombreux pays
Au départ tous les deux puis avec nos enfants
Nous avons pris la route et humé bien des vents.
Mais quand devenus vieux il fallut s’arrêter
C’est dans un beau village qu’on vint se reposer
On y fit des amis et dans notre maison
On entendait souvent des rires et des chansons
Nous voyagions encore pour partir en vacances
Parfois à l’étranger mais plus souvent en France
Camper au bord d’un lac ou près de l’océan
J’y faisais des photos pour arrêter le temps
Mais les années passaient qui meurtrissaient le corps
Je me voyais plus laid, je me sentais moins fort
Mes souvenirs fuyaient au pays de l’oubli
Et pour me préparer survint la maladie
Afin de m’isoler et de soigner mon mal
On prépara pour moi une chambre d’hôpital
Du lit à la fenêtre et du fauteuil au lit
Ma vie de solitaire s’en va finir ainsi
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Par PierreGrave le 31 Mars 2020 à 18:29
Je n’ai pas oublié comment c’était avant.
Je m’en souviens encore mais pour combien de temps ?
Le matin, en semaine, on partait travailler.
On prenait un métro ou on allait à pied
Retrouver des collègues, un patron, des clients.
On rencontrait des gens mais ça, c’était avant.
Le dimanche, pour chacun, était jour de repos.
On restait en famille et s’il faisait beau
On partait en balade à vélo, en forêt
Ou s’il faisait mauvais, visiter un musée.
On profitait du vent, de l’air et du beau temps.
C’était bon le dimanche, mais ça, c’était avant.
Souvent on recevait des amis, des parents
Et on allait parfois manger au restaurant.
Il y avait le théâtre, le ciné, les concerts,
Les fêtes, les mariages, les jours d’anniversaire.
Quand on était ensemble nos cœurs étaient contents.
C’était notre famille mais ça, c’était avant.
Puis c’étaient les vacances, nous partions à la mer
Ou bien à la montagne. On se mettait au vert.
Nous allions parfois loin découvrir d’autre lieux,
Des pays différents, des ciels toujours plus bleus.
On prenait le soleil, la neige et nos enfants
Dans de jolies photos, mais ça, c’était avant.
Tout ça n’est plus possible, du moins en ce moment
Mais nous devons garder l’espoir de jours meilleurs
Où nous retrouverons le bonheur d’un instant
Le baiser d’un amant, le parfum d’une fleur,
Une vie sans frontière et sans confinement
Où c’est notre présent qui sera notre « avant ».
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Par PierreGrave le 23 Octobre 2018 à 18:40
Ils ont tant navigué, porté tant de marins,
Secoués par les tempêtes, battus sur les rochers,
Dans les vents et marées, le sel et les embruns,
Ils ont courbé la tête mais ils n’ont pas coulé.
Maintes fois colmatés par des mains amoureuses,
Et trouvant des alliés dans l’écume et le vent,
Ils ont su résister aux coups de la faucheuse,
Regonfler leur voilure et huiler leur gréement.
Mais ils n’en pouvaient plus et voulaient être à quai.
Certains sont encore beaux, d’autres sont des squelettes
De vieux bois vermoulu dans la vase enfoncée.
Ils n’ont plus que des os ou plutôt des arêtes.
Alors si vous passez près de leur cimetière,
Sachez vous arrêter et vous y recueillir.
Pensez à ce qu’ils fur(ent) lorsqu’ils étaient en mer
Avant de s’échouer ici et y mourir.
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Par PierreGrave le 31 Juillet 2017 à 11:26
Je ne sais pas pourquoi je me suis approché
Pourquoi, sans rien lui dire, je me suis incliné
Et sur sa nuque nue, couverte de duvet
J’ai entrouvert les lèvres et posé un baiser
Mais savons-nous en fait ce que c’est qu’un baiser
Deux lèvres qui s’entrouvrent, qui touchent et qui aspirent
Les goûts les plus intimes d’un être bien aimé
Et partagent ainsi, un instant de plaisir.
En donnant un baiser on signifie à l’autre
Qu’il ou qu’elle est pour nous quelqu’un de précieux.
Qu’elle nous est très chère, qu’il fait partie des nôtres
De ceux que l’on préfère, qui font qu’on est heureux.
Posé sur une joue, la main ou sur le front
Que ce soit en famille ou par simple amitié
Il exprime douceur, tendresse et affection
Et aussi, très souvent, une civilité.
Mais collé sur le ventre, la bouche ou un sein
En outil de plaisir, érotique et fougueux
Associé aux caresses du sexe et des mains
Il provoque l’extase des couples amoureux
Voilà pourquoi voyant, couchée, ma bien aimée
Sans trop y réfléchir je me suis incliné
Et sur sa nuque nue, couverte de duvet
J’ai entrouvert les lèvres et posé un baiser
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Par PierreGrave le 4 Janvier 2016 à 17:28
Chez Laurette:
Nous étions nés la même année
Et tu fus l'un de mes « yéyés ».
Nous avions tous les cheveux longs,
Des « pat' d'eph' » et des ceinturons.
Mes premiers accords de guitare
Ont imité ceux de « Laurette »
Et j'ai dû chanter certains soirs
« Pour un flirt » à mes amourettes.
Mais nous avons tous deux vieilli
Avec la barbe et sans cheveux
Puis j'ai appris ta maladie
Et assisté à tes adieux.
Tu n'auras pas soixante-treize ans
Notre Dieu ne l'a pas voulu.
Mais tu as marqué notre temps
Par le grand chanteur que tu fus.
Adieu Michel
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