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A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder les gens tant qu'il en a
Te parler du bon temps qu'est mort ou qui reviendra
En serrant dans ma main tes petits doigts
Puis donner à bouffer à des pigeons idiots
Leur filer des coups d' pieds pour de faux
Et entendre ton rire qui lézarde les murs
Qui sait surtout guérir mes blessures
Te raconter un peu comment j'étais minot
Les bonbecs fabuleux qu'on piquait chez l' marchand
Car-en-sac et Minto, caramel à un franc
Et les mistrals gagnants
A remarcher sous la pluie cinq minutes avec toi
Et regarder la vie tant qu'il en a
Te raconter la Terre en te bouffant des yeux
Te parler de ta mère un petit peu
Et sauter dans les flaques pour la faire râler
Bousiller nos godasses et s' marrer
Et entendre ton rire comme on entend la mer
S'arrêter, repartir en arrière
Te raconter surtout les carambars d'antan et les cocos bohères
Et les vrais roudoudous qui nous coupaient les lèvres
Et nous niquaient les dents
Et les mistrals gagnants
A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder le soleil qui s'en va
Te parler du bon temps qui est mort et je m'en fou
Te dire que les méchants c'est pas nous
Que si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux
Car ils ont l'avantage d'être deux
Et entendre ton rire s'envoler aussi haut
Que s'envolent les cris des oiseaux
Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants
Et les mistrals gagnants
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Nouvelle version novembre 2019:
Version de février 2017:
Je ne peux plus dire je t'aime
Ne me demande pas pourquoi
Je ne ressens ni joie ni peine
Quand tes yeux se posent sur moi
Si la solitude te pèse
Quand tu viens à passer par là
Et qu'un ami t'a oubliée
Tu peux toujours compter sur moi
Je ne peux plus dire je t'aime
Sans donner ma langue à couper
Trop de serpents sous les caresses
Trop d'amours à couteaux tirés
Si dure que soit la solitude
Elle te ramène à ton destin
La loi du grand amour est rude
Pour qui s'est trompé de chemin
Je ne peux plus dire je t'aime
Ne me demande pas pourquoi
Toi et moi ne sommes plus les mêmes
Pourquoi l'amour vient et s'en va
Si la solitude te pèse
Quand le destin te mène ici
Et qu'un ami t'a oubliée
Tu peux toujours compter sur moi
Et qu'une amie vienne à manquer
Tu peux toujours compter sur moi
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Graver l'écorce
Jusqu'à saigner
Clouer des portes
S'emprisonner
Vivre des songes
À trop veiller
Prier des ombres
Et tant marcher
J'ai beau me dire
Qu'il faut du temps
J'ai beau écrire
Si noir sur blanc
Quoi que je fasse
Où que je sois
Rien ne t'efface
Je pense à toi
Passent les jours
Vides sillons
Dans la raison
Mais sans amour
Passe ma chance
Tournent les vents
Reste l'absence
Obstinément
J'ai beau me dire
Que c'est comme ça
Que sans vieillir
On n'oublie pas
Quoi que je fasse
Où que je sois
Rien ne t'efface
Je pense à toi
Quoi que j'apprenne
Je ne sais pas
Pourquoi je saigne
Et pas toi
Y'a pas de haine
Y'a pas de rois
Ni dieu ni chaînes
Qu'on ne combat
Mais que faut-il ?
Quelle puissance ?
Quelle arme brise
L'indifférence ?
Oh, c'est pas juste
C'est mal écrit
Comme une injure
Plus qu'un mépris
Quoi que je fasse
Où que je sois
Rien ne t'efface
Je pense à toi
Quoi que j'apprenne
Je ne sais pas
Pourquoi je saigne
Et pas toi
Et pas toi
Pas toi...
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Au bout de la jetée j’affronte l’océan
Comme un marin peureux dont les pieds restent au port.
Au bout de la jetée, décoiffé par le vent
Je respire l’infini, les abysses et la mort.
Quand j’ai besoin de paix
Et envie de rêver
Je vais boire le vent frais
Au bout de la jetée
Le monde des vivants reste au loin derrière moi.
Je ne vois que le ciel, l’horizon et les flots.
Sur cette immensité vogue un bateau parfois
Qu’escortent à la traine une nuée d’oiseaux.
Quand j’ai besoin de paix
Et envie de rêver
Je vais boire le vent frais
Au bout de la jetée
Assis sur le granit, blotti au pied du phare
J’ai oublié la ville, son tumulte et ses cris
Les vagues et l’horizon remplissent mon regard
Je n’entends que le vent, les oiseaux et la pluie.
Quand j’ai besoin de paix
Et envie de rêver
Je vais boire le vent frais
Au bout de la jetée
Des bateaux, en sortant, vont hisser leur grande voile
Qui frémit, impatiente, au large, de gonfler
D’autres, sur le retour, vont affaler la toile
Laissant à leur moteur la charge de rentrer.
Quand j’ai besoin de paix
Et envie de rêver
Je vais boire le vent frais
Au bout de la jetée
Là-bas, au loin, tout droit, nous attend l’Amérique
A plusieurs jours de mer on peut y arriver
Débarquer à New York, près de ses tours mythiques
Et, regardant à l’est, rêver de ma jetée.
Quand j’ai besoin de paix
Et envie de rêver
Je vais boire le vent frais
Au bout de la jetée
Mais la nuit va tomber et j’ai maintenant froid
Je me lève et repars vers la plage et la ville
Un goéland me suit et dans le ciel tournoie
Saluant mon départ par un cri presque hostile.
Quand je voudrai la paix
Chercherai à rêver
J’irai boire le vent frais
Au bout de la jetée
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Le premier pas
J'aimerais qu'elle fasse le premier pas
Je sais, cela ne se fait pas
Pourtant j'aimerais que ce soit elle qui vienne à moi
Car voyez vous je n'ose pas
Rechercher la manière
De la voir, de lui plaire
L'approcher lui parler
Et ne pas la brusquer
Lui dire des mots d'amour
Sans savoir en retour
Si elle aimera
Ou refusera ce premier pas
Le premier pas
J'aimerais qu'elle fasse le premier pas
On peut s'attendre longtemps comme ça
On peut rester des années à se contempler
Et vivre chacun de son coté
Je la rencontrerai
Au bas de l'escalier
Puis comme tous les jours
Elle me dira bonjour
Seulement cette fois
Elle me prendra le bras
Me conduira dans sa maison
Ou nous ferons
Le premier pas d'amour
Dans son lit jour après jour
Elle me dévoilera son corps
Me donnera tous les remords
De n'avoir pas dit plus tôt
Le premier mot
Le premier mot
J'aimerais qu'elle dise le premier mot
La nuit j'en rêve et c'est idiot
Si elle voulait
Seulement me faire signe tout bas
Alors je ferais, je le crois
Le premier pas.
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