• - La chanson de Prévert

     

     

    Paroles et Musique: Serge Gainsbourg   1962

    Oh je voudrais tant que tu te souviennes
    Cette chanson était la tienne
    C'était ta préférée
    Je crois
    Qu'elle est de Prévert et Kosma

    Et chaque fois les feuilles mortes
    Te rappellent à mon souvenir
    Jour après jour
    Les amours mortes
    N'en finissent pas de mourir

    Avec d'autres bien sûr je m'abandonne
    Mais leur chanson est monotone
    Et peu à peu je m' indiffère
    A cela il n'est rien
    A faire

    Car chaque fois les feuilles mortes
    Te rappellent à mon souvenir
    Jour après jour
    Les amours mortes
    N'en finissent pas de mourir

    Peut-on jamais savoir par où commence
    Et quand finit l'indifférence
    Passe l'automne vienne
    L'hiver
    Et que la chanson de Prévert

    Cette chanson
    Les Feuilles Mortes
    S'efface de mon souvenir
    Et ce jour là
    Mes amours mortes
    En auront fini de mourir


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  • - Mistral Gagnant

     

     

     

    A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi

    Et regarder les gens tant qu'il en a

    Te parler du bon temps qu'est mort ou qui reviendra

    En serrant dans ma main tes petits doigts

    Puis donner à bouffer à des pigeons idiots

    Leur filer des coups d' pieds pour de faux

    Et entendre ton rire qui lézarde les murs

    Qui sait surtout guérir mes blessures

    Te raconter un peu comment j'étais minot

    Les bonbecs fabuleux qu'on piquait chez l' marchand

    Car-en-sac et Minto, caramel à un franc

    Et les mistrals gagnants

     

    A remarcher sous la pluie cinq minutes avec toi

    Et regarder la vie tant qu'il en a

    Te raconter la Terre en te bouffant des yeux

    Te parler de ta mère un petit peu

    Et sauter dans les flaques pour la faire râler

    Bousiller nos godasses et s' marrer

    Et entendre ton rire comme on entend la mer

    S'arrêter, repartir en arrière

    Te raconter surtout les carambars d'antan et les cocos bohères

    Et les vrais roudoudous qui nous coupaient les lèvres

    Et nous niquaient les dents

    Et les mistrals gagnants

     

    A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi

    Et regarder le soleil qui s'en va

    Te parler du bon temps qui est mort et je m'en fou

    Te dire que les méchants c'est pas nous

    Que si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux

    Car ils ont l'avantage d'être deux

    Et entendre ton rire s'envoler aussi haut

    Que s'envolent les cris des oiseaux

    Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie

    Et l'aimer même si le temps est assassin

    Et emporte avec lui les rires des enfants

    Et les mistrals gagnants

    Et les mistrals gagnants


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    - Je ne peux plus dire je t'aime

     

    Nouvelle version novembre 2019:

     

     

    Version de février 2017:

     

     

    Je ne peux plus dire je t'aime
    Ne me demande pas pourquoi
    Je ne ressens ni joie ni peine
    Quand tes yeux se posent sur moi
    Si la solitude te pèse
    Quand tu viens à passer par là
    Et qu'un ami t'a oubliée
    Tu peux toujours compter sur moi

    Je ne peux plus dire je t'aime
    Sans donner ma langue à couper
    Trop de serpents sous les caresses
    Trop d'amours à couteaux tirés

    Si dure que soit la solitude

    Elle te ramène à ton destin
    La loi du grand amour est rude
    Pour qui s'est trompé de chemin

    Je ne peux plus dire je t'aime
    Ne me demande pas pourquoi
    Toi et moi ne sommes plus les mêmes
    Pourquoi l'amour vient et s'en va

    Si la solitude te pèse
    Quand le destin te mène ici
    Et qu'un ami t'a oubliée
    Tu peux toujours compter sur moi

    Et qu'une amie vienne à manquer
    Tu peux toujours compter sur moi

     


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    - Pas toi

     

     

     

     

    Graver l'écorce

    Jusqu'à saigner

    Clouer des portes

    S'emprisonner

    Vivre des songes

    À trop veiller

    Prier des ombres

    Et tant marcher

     

    J'ai beau me dire

    Qu'il faut du temps

    J'ai beau écrire

    Si noir sur blanc

     

    Quoi que je fasse

    Où que je sois

    Rien ne t'efface

    Je pense à toi

     

    Passent les jours

    Vides sillons

    Dans la raison

    Mais sans amour

    Passe ma chance

    Tournent les vents

    Reste l'absence

    Obstinément

     

    J'ai beau me dire

    Que c'est comme ça

    Que sans vieillir

    On n'oublie pas

     

    Quoi que je fasse

     

     

    Où que je sois

    Rien ne t'efface

    Je pense à toi

    Quoi que j'apprenne

    Je ne sais pas

    Pourquoi je saigne

    Et pas toi

    Y'a pas de haine

    Y'a pas de rois

    Ni dieu ni chaînes

    Qu'on ne combat

    Mais que faut-il ?

    Quelle puissance ?

    Quelle arme brise

    L'indifférence ?

     

    Oh, c'est pas juste

    C'est mal écrit

    Comme une injure

    Plus qu'un mépris

     

    Quoi que je fasse

    Où que je sois

    Rien ne t'efface

    Je pense à toi

    Quoi que j'apprenne

    Je ne sais pas

    Pourquoi je saigne

    Et pas toi

     

    Et pas toi

     

    Pas toi...

     


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     Au bout de la jetée j’affronte l’océan

    Comme un marin peureux dont les pieds restent au port.

    Au bout de la jetée, décoiffé par le vent

    Je respire l’infini, les abysses et la mort.

     

     

    Quand j’ai besoin de paix

    Et envie de rêver

    Je vais boire le vent frais

    Au bout de la jetée

     

    Le monde des vivants reste au loin derrière moi.

    Je ne vois que le ciel, l’horizon et les flots.

    Sur cette immensité vogue un bateau parfois

    Qu’escortent à la traine une nuée d’oiseaux.

     

    Quand j’ai besoin de paix

    Et envie de rêver

    Je vais boire le vent frais

    Au bout de la jetée

     

    Assis sur le granit, blotti au pied du phare

    J’ai oublié la ville, son tumulte et ses cris

    Les vagues et l’horizon remplissent mon regard

    Je n’entends que le vent, les oiseaux et la pluie.

     

     

    Quand j’ai besoin de paix

    Et envie de rêver

    Je vais boire le vent frais

    Au bout de la jetée

     

    Des bateaux, en sortant, vont hisser leur grande voile

    Qui frémit, impatiente, au large, de gonfler

    D’autres, sur le retour, vont affaler la toile

    Laissant à leur moteur la charge de rentrer.

     

    Quand j’ai besoin de paix

    Et envie de rêver

    Je vais boire le vent frais

    Au bout de la jetée

     

    Là-bas, au loin, tout droit, nous attend l’Amérique

    A plusieurs jours de mer on peut y arriver

    Débarquer à New York, près de ses tours mythiques

    Et, regardant à l’est, rêver de ma jetée.

     

     

    Quand j’ai besoin de paix

    Et envie de rêver

    Je vais boire le vent frais

    Au bout de la jetée

     

    Mais la nuit va tomber et j’ai maintenant froid

    Je me lève et repars vers la plage et la ville

    Un goéland me suit et dans le ciel tournoie

    Saluant mon départ par un cri presque hostile.

     

    Quand je voudrai la paix

    Chercherai à rêver

    J’irai boire le vent frais

    Au bout de la jetée


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